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Les explorateurs du dimanche
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25 octobre 2008

Pélerinage

25/10/2008 Harryxabaleta avec Brigitte et François

  Tous les quatre ans il y a les jeux olympiques, tous les 6 ans il y a les harryxabaletades... C'est un fait, l'exploration d' Harryxabaleta suit une rythme "sixagésimal"... Je ne parlerai pas de l'histoire de ce trou, mais cela fait 6 ans que nous n'avons plus mis les pieds dans le coin. Comme souvent, les membres de l'équipe ont été happés par les exigences de la vie, et d'autres aventures spéléologiques. Ceci dit, comme chaque croyant doit aller une fois à la Mecque, tout membre du G.S.Gaves devrait aller au Bivoak au moins une fois. Non?

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           Les préparatifs                         On va pas tarder à y aller...

  Petit flash back quand même. La dernière fois que nous avons fait un raid au Bivoak (en 2002), nous avions localisée en surface, le bout de la galerie du Loir à l'aide d'une balise Arcana dans le but de trouver une nouvelle entrée. L'opération s'est déroulée sans encombre. Nous avions marqué en surface l'aplomb d'une escalade (escalade de l'Arva). Seulement 6 mètres nous séparaient de la surface! Nous avions donc quitté  le Bivoak dans l'euphorie en nous disant que c'était la dernière fois que nous empruntions ce trajet de galère...
  Quelques jours plus tard, les concepteurs de la balise nous informaient que ce n'est pas 6 mètres qui nous séparent mais 24m!!! Les boules. Nous tentions quand même une désob, mais nous abandonnions au bout de quelques séances car nous ne possédions ni la technique ni les moyens pour un tel chantier.
  Il reste encore un espoir, lever la topo de l'extrême amont exploré par Virginie et Olivier qui, d'après eu, se termine sur des puits remontants qui devraient nous rapprocher rapidement de la surface. Il y a aussi l'explo-topo de l'amont de la Mékèle qui pourrait être également intéressant. Pour ce faire, il faudra repartir au moins trois jours pour lever une topo précise puis, si cela s'avère intéressant, revenir pour placer une balise type Arcana.

  Nous profitons donc la campagne "Six Sensus en sous-sol" pour aller rendre une petite visite à notre lieu de repos et vérifier si tout est en état car, depuis 6 ans, il y a eu la crue centenaire d'Etchanko et nous nous demandons si l'eau est montée jusque là (+ 50m)? Objectif annexe : remplacer la corde qui nous permet de remonter dans les étages fossiles, et vérifier les équipements de progression.

  C'est donc plein d'ardeur et de courage que nous passons la grille vers les 11h25 ce samedi d'automne. L'air est vif et le soleil commence à réchauffer les cimes des hêtres, mais pas nous... Un seul moyen :

- "bon, on y va"

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Brigitte dans le passage dit "là où Jef s'est foutu à l'eau"...


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Brigitte met sa p'tite laine      

  Deux heures plus tard (nous supposons car nous n'avons pas l'heure), c'est la halte salle des Ponto. Brigitte enfile sa Néoprène et zou! La corde du petit ressaut est là, c'est vrai que je suis venu avec Mathieu il y a 3 ans, ou 4, jusqu'au passage dit "y a qu'un pas". Six ans que je suis passé là pour la dernière fois. Je me souviens, j'avais tiré le portrait de Jérôme dans la partie la plus aqueuse. Malheureusement, il n'y avait plus de pelloche (pour dire si c'est vieux) ou un truc comme ça... Deux heures plus tard, après avoir planté un spit pour nous éviter un passage "olé olé" au niveau du shunt dans la partie aval de l'actif,  c'est la "dépontolisation"  et la "dénéoprènisation" (plus douloureux car il fait frais dans le coin). Pendant que Brigitte se dépèce lentement (je sais ça fait bizarre mais c'est mieux que "se dépèce en se dépêchant"), j'entreprends la pose du Sensus N° ---73, c'est son petit nom. Je le place le plus en aval possible dans une des premières vasques où il n'y a plus de courant. J'entreprends de planter un spi dans un bloc. Quelques minutes plus tard, le bloc éclate... Boooon. Je recommence sur un gros bloc, mais pas trop gros quand même car il faut que je puisse le bouger pour immerger le capteur. Tout se passe bien jusqu'au moment où je mets le cône... rebelote, le bloc se fend! Les boules! Finalement, je décide de le fixer à l'aide d'une sangle dont j'entoure le gros bloc. A priori, comme il n'y aura jamais de courant à cet endroit, ça devrait tenir. Il faudra quand même jeter un oeil si nous revenons dans les parages.

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Emplacement du Sensus

  Et c'est reparti. Petit puits dans la lucarne arrosée, Anus Horribilis et le P10. Je change la corde pour en mettre une neuve et je plante un spit pour sécuriser le départ. Tout cela me prend un certains temps et, chaque fois, Brigitte prend la douche. Brigitte, toujours d'égale humeur, commence à me maudire... Faut dire que le P10 arrose et que, pour cause de changement de corde, je n'ai pas pu remettre la dev' qui évite le pipi... Pas contente... Nous notons un dépôt de glaise sur la corde en place. Souvenir de crues fréquentes, mais ça nous le savions. On continue sans encombre jusqu'aux entonnoirs. Ceux-ci ont été rendus plus chrétiens grâce à Jérôme et Alain mais, je ne sais pourquoi, ils n'ont pas poursuivi l'équipement en main-courante jusqu'au bout, ce qui fait qu'il faut quand même descendre dans le deuxième entonnoir puis remonter... Je décide donc de poursuivre la traversée. Je plante un spit qui permet de franchir le second entonnoir, puis je franchis le dernier, beaucoup moins large avant d'arriver au sommet du puits qui correspond à la fin de la zone des Entonnoirs. N'ayant plus de spit je fais un amarrage de fortune... qui n'est pas du gout de Brigitte mais qui a le mérite de la réchauffer... Mon kit contenant toute la bouffe est resté au départ de la main-courante. Nous décidons, avant d'aller le chercher d'aller vérifier si le bivouac est habitable.

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Sans commentaires...

  Nous descendons au niveau du V, puis remontée tout droit vers le bivouac. Quelques minutes plus tard, nous voilà sur les lieux et là... surprise. Il règne un désordre indescriptible mais surtout une forte odeur provenant des crottes de loirs qui couvrent pratiquement toute la superficie du campement. J'avais noté que nous avions laissé quantité de sachets de soupes... il ne reste plus rien. Deux des sacs poubelles contenant les duvets sont éventrés et même grignotés. Ils sont encerclés de grosse quantité d'escrements. Bizarre. A croire qu'ils montaient dessus pour faire leur besoins??? Nous trouvons des boites de conserve rouillées, vides. surement ouvertes par la corrosion puis vidées de leur contenu par les bestioles. Un peu plus loin, nous trouvons un carnet topo et des bitouilles de carbure recouverts en parti par de la terre. Ca ressemble à des dépôts de crues. Nous ouvrons le troisième sac, mais lui aussi comporte des signes d'humidité. Il y a aussi des bouteilles de plastique vide qui trainent un peu partout. Mais il est difficile de savoir qui en est le responsable. La crue ou la meute de loirs? Ou les deux...

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Y zon fait partout sur la moquette...

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Indices de crues?

    Je n'ai pas le temps d'étudier plus le terrain car, en femme d'intérieur, Brigitte commence à faire le ménage avec énergie. Nous remplissons un sac de 50l de tous les détritus, et nous regroupons un peu le reste. La seule chose qui n'a pas bougé est une petit sachet qui contient des boulons de 8 en inox. La rouille à tout bouffé, même les quelques plaquettes que nous récupérons sont en mauvais état.
  Brigitte est contente, elle échappe à la nuit souterraine. Nous décidons d'essayer de ramener mon duvet. Pas sur que nous ayons assez de place car il y a la ponto et la Néoprène.
  Nous cassons la croute à l'entrée des Spaghettis. Un peu de chaud, ça fait du bien. Puis, direction la rivière où Brigitte passe un mauvais moment : la remise de la Néoprène mouillée... Après cela, rien de notable si ce n'est que nous rentrons chargés comme des baudets. Il est fort tard dans la nuit ( minuit, car je me suis aperçu que j'avais l'heure sur mon appareil photo... mais de qu'elle heure, vu que nous changeons d'heure cette nuit...). Finalement nous émergeons du trou à 4h45. On est content.

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la partie aqueuse

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Brigitte dans "il n'y a qu'un pas"

  Épilogue. Le bivouac n'est plus fréquentable et la modification de l'équipement des entonnoirs devrait nous permettre de gagner encore du temps. A réfléchir.

TPST : 17 heures, ça change des sorties du dimanche

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