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Les explorateurs du dimanche
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30 septembre 2008

Mardi 1er ocotbre… 14 h 30… La froide lune du

Mardi 1er ocotbre… 14 h 30…

La froide lune du balancier de la pendule égrène les secondes… Un pale soleil automnal tente, mais en vain, de réchauffer la terrasse sur laquelle je viens de savourer quelques délicieux instants de néant.

Dans peu de temps, très peu de temps, j’accomplirai mon destin.

Ma compagne de 38 ans essaie de percer au travers de mon regard langoureux les sentiments qui pourraient animer mon être. Rien ne filtre. J’intériorise tout, et même le reste.

-         Alors, tu y vas, tu as vraiment envie d’y aller ?

-         Il n’est pas question d’envie ou pas envie. Il est question de répondre à un engagement

auquel je ne saurai me soustraire.

            C’est dit, rien ni personne ne pourra me détourner de mon objectif.

Je choisis l’empidimenta  adapté à la tâche,

Je suis parti….

Dès cet instant, chaque fibre, chaque cellule, chaque neurone de mon être est tendu vers un but unique. Je dois réussir… Je DOIS réussir.

Comme l’automne est beau… déjà des chevelures de feu parsèment les antécimes pyrénéennes. Les premières colchiques piquent de leur pointes d’améthyste les pelouses alentours. Dans le ciel, un vol de pigeons ramiers tourne et retourne. Quelques placides ruminants…. ruminent (j’ai pas trouvé mieux !!!). Sur le chemin défoncé par les dernières pluies, mon corps absorbe les cahots comme d’autres absorberaient une Akerbeltze.

Je foule, maintenant, d’un pas tranquille et régulier la sente sinueuse qui doit m’amener là-bas.

Quelque ronce s’incline à mon passage, offrant à mes lèvres gourmandes leurs fruits au suc si doux.

Je pénètre le sous-bois. Les feuillages clairsemés laissent filtrer quelques chiches rayons d’un soleil moribond.

Je suis seul, immensément seul… seul avec moi-même, avec mes pensées, mes questions, mes interrogations, mes réponses, seul avec … ma solitude (j’ai pas trouvé mieux !!!).

Revient alors à ma mémoire un extrait de poésie qui, sans effort particulier peut être adapté à la situation :

Tandis qu’à leurs œuvres perverses
Les hommes courent haletants
Moi qui ris malgré les averses

Cueille les girolles en chantant

Deux heures plus tard, seul le fond de mon panier est teinté de ces succulents cryptogames.

            Je ne peux revenir au logis avec une récolte d’aussi faible importance, me dis-je en mon for intérieur. Poussons l’effort sur la partie supérieur du flanc, partie d’une redoutable raideur ou naguère je m’égarai à la tombée de la nuit. 

            Analyse de la situation, décision, exécution…

            Là quelques spécimens isolés permettent de compléter la cueillette de façon à ne pas sombrer sous les quolibets qui n’auraient pas manqué de fuser à mon retour.

            Par endroit, des affleurements rocheux rappellent, si besoin était, qu’on est dans les premiers contreforts pyrénéens. Et là, là, LÀ, un petit trou, une petite ouverture et des fougères qui s’agitent devant.

Avec mille précautions je pose panier et bâton, j’entreprends d’agrandir le passage. Judicieusement, je mets de côté les cailloux que j’extraie. C’est mieux, encore petit mais mieux. Le courant d’air est moins évident.

Je lance un projectile (vous comprenez pourquoi j’ai écrit  « judicieusement, je mets de côté… » ?). Fichtre ça descend pas mal. Un nouveau caillou… ça dégringole longtemps, longtemps et ça finit par s’écraser avec une résonance certaine. Encore une fois… p’tain de p’tain…. Au moins 25 m..

Faut repérer l’endroit.

J’accroche mon panier à une branche, mon bâton est planté plus bas et je descends tout droit. Quand je dis tout droit, c’est TOUT DROIT. A ma gauche, sur un arbre, une limite de secteur forestier et un replat. Et ça descend. Je coince une pierre plate entre trois branches d’un arbuste (ça, c‘est peu banal, donc reconnaissable). Une autre limite de secteur, à gauche, une troisième à droite. Je vois la piste. Je fais un petit cairn. Lot 46.

Et je remonte… C’est raide. Ouf ! le panier est toujours là, le bâton aussi. Je lance mon dernier caillou. Ouaipp !!! beau puits.

Redescente.

Je repars. Au bout de 60 m il y a une bifurcation. C’est bon tout est repéré.

Quand y va-t-on ? Il faut casser pour passer mais ça m’a l’air facile ave la masse.

Mathieu, PH… ce trou s’ouvre sur le versant nord de la Coste d’Issor. On y avait fait une prospection l’an dernier (on avait mangé des cannelés à la maison au retour).

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Commentaires
U
ALors là bérét bas Môssieur Lauga.<br /> Avec ton air ... et ta vue ... on n'aurait jamais cru.<br /> <br /> Félicitations.<br /> Bon pour la vache, moi j'aurai mis : Une vache qui mâche c'est beau (Charles Trenet) et pour la solitude j'aurai mis : La solitude, ça n'existe pas, (bis) peut être encore pour quelques loups, quelques maleureux sangliers, quelques baladins quelques fous quelque poétes démodés .... (G. Bécaud)<br /> <br /> Serge
A
Alors la,chapeau bas le GSG,il va falloir créer une commission poésie au CDS ! p....n ! ya des mots,j'savais meme pas que ça existait !<br /> A montrer dans toutes les écoles de spéléo !
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