L’archer, le cheval et le taureau…

29 mai 2008

Diego arrive à la maison à 10h et nous partons immédiatement au phare de Biarritz pour visiter la grotte au-dessus de l’ancien laboratoire hydro-dynamique marin. Au passage, on prend Greg et en route pour l’aventure…

Diego regarde les gravures, certes anthropiques, mais récente, et nous parcourons de nos lampes les parois à la recherche de quelque vestige archéologique… Pas grand chose à se mettre sous la dent, sinon un magnifique bovin façon « j’imite l’art rupestre »mais je sais pas dessiner… Le taureau est bien anthropique, exécuté avec la poussière d’ocre brun, mais doit daté des années 70…

Bon…

Après un Axoa chez Miguel (miam !), nous voilà partis pour Sare… Diego veut trouver l’archer de Faardiko Harria… Après 1h dans la grotte, rien… Misère et déception !

C’est pas encore pour cette fois…

Du coup, on est un peu énervés, et on échafaude des tas de théories… Dont certaines plutôt pas gentilles pour l’abbé… Chose curieuse, la découverte du cheval est donnée pour 1942, on trouve un graffiti de lui et de Glory daté 1945… Se peut-il qu’il ait découvert la gravure et qu’il ait ensuite invité son ami pour le voir et du coup signé son nom aux côté de celui de l’abbé Glory?

Nous n’avons pas trouvé de trace de cette collaboration entre l’archéologue et l’ethnographe… Toujours est-il que la preuve est marquée à jamais dans la grotte !

Bon…

Nous choisissons du coup d’aller voir le cheval d’Urio Gaina, au moins celui-là je l’ai localisé, et je préviens mes amis que l’ascension jusqu’à la grotte sera un peu plus sportive car nous emprunterons le lit du ruisseau pour aller… Plus vite…

Mouais…

Greg s’amuse dans les cascatelles et nous serons tous bons pour submerger au moins un pied dans cette chaotique progression… Nous arrivons aux cordes qui nous serons bien utiles pour grimper jusqu’au porche et Diego comme Greg découvrent le site…

- Oh cé beau !

- Oui, mais l’étaient moins bien lotis qu’à Biarritz quand même ! C’était déjà les bourges là-bas finalement !

Merci Greg pour ta grande réflexion ethnologique !

Nous pénétrons dans la grotte. Nous quittons rapidement le tunnel axial (qui perfore la falaise) pour nous faufiler dans une série de boyaux assez étroits… Après une trentaine de mètres, nous aboutissons devant un mur.

- C’est là ?

- A peu près, il faut d’abord escalader la paroi.

- ?????

En quelques pas, nous prenons pied sur une sorte d’arrête de mur. Greg complimente la beauté du calcaire et le volume du puits à la base duquel nous nous trouvons. Diego repère le cheval immédiatement… Pro quoi!

- Mais il est tout petit !

- Ben oui… Mais il est beau quand même ?

- Mouais… Pas paléolithique en tout cas… Age de fer, récent… Mais je comprends pas ce qu’il fait là, et surtout tout seul.

Nous décidons de regarder soigneusement les parois à la recherche d’éventuels traits, mais rien… En plus le calcaire est couvert d’une pellicule d’ocre rouge qui rend toute identification difficile…

Je repère un puits remontant avec une sorte de lucarne… L’accès semble facile pour Greg qui s’y enfile… Rien par là.

J’ai connaissance de peintures et de traits gravés découverts un peu plus loin dans un méandre étroit, nous décidons de nous y engager pour les retrouver…

- Ah ben c’est étroit !

- Tente la tête en avant !

- Ben oui mais le cul passe pas…

- Et sur le côté ?

Je m’exécute… Passe pas…

- Non mais je t’assure, c’est vraiment étroit, soit j’ai le cul qui bloque, soit je rentre le cul, et c’est le bide qui passe plus, et si je rentre le bide, c’est le buste qui coince ! T’as qu’à essayer toi, puisque t’es si malin !

- Voilà !

Il y a eu un bruit de frottement, aussi léger qu’un souffle.

Et puis une main tendue de l’autre côté de l’abîme, et puis ce « voilà » déconcertant, humiliant même !

Et ma lumière d’éclairer le visage candide de Greg pour qui mon obstacle n’en n’était pas un…

- Ouais bon, ça va ! T’es enflé comme une sardine, c’est normal aussi !

Du coup je me venge sur Diego…

- Tu y vas Diego, pour voir ?

- Euh, zé crois qué zé passe pas non plou....

Ouf! Sauvé par Diego! J’ai pas eu la honte de ma vie ! Deux contre un, voilà ce que c’est que d’être des hommes bien charpentés! On passe peut-être pas partout, mais on attire la femelle nous !

Non mais !

Bref, il nous faudra faire une escalade pour passer au dessus (4 m au-dessus c’est plus large) et nous nous retrouvons bientôt au niveau de Greg à chercher des « traits » et des tâches de peintures…

Et rien… Rien de rien de bordel de M…. !!!!!!!

Y en a marre !

Bon, on retourne vers la sortie, Diego finit même par se demander si le cheval n’est pas un canular pour emmerder Barndiaran (pratique déjà observée)… Bref, dubitatif l’archéologue… Et nous avec…

Je décide de retourner à la grotte par temps plus sec et de chercher plus précisément les autres traces décrites dans la cavité.

Dehors, nous nous apercevons que nous sommes rougis par cette fine pellicule d’ocre ! L’orage gronde, nous rentrons à la maison pour l’apéro !

Bilan :

Même le cheval, il est douteux, mais la journée était géniale!