Fourberie bouchère

23/04/2006 Cascades Ribouchère avec Jean, Mathieu et François

Les beaux jours reviennent et l’envie de profiter du bon soleil nous incite à retourner vers notre chantier abandonné en novembre 2005. Entre temps, le groupe des Falling Stones à effectué quelques changements au niveau de ses membres : Jean à l’escalade-perfo, Mathieu assure le max et François à la photo.

 Ca pisse par tous les orifices. D’entrée mes deux camardes décident d’attaquer les cascades par la gauche, alors que nous avions commencé à droite…

-« il faudrait grimper jusqu’à ces trois arbres après, en traversée, nous arrivons au dessus de la cascade de gauche »

-« bon, si vous voulez »

Le boulot était avancé à droite mais bon… Et c’est parti ! Ca grimpe toujours aussi sec. Je retrouve facilement la trouée à travers les ronces. Plus loin, nous retrouvons des traces beaucoup plus nettes. Des chasseurs sans doute. 20 mn plus tard nous arrivons au pied de la paroi, rive droite. Jean continue en longeant la base de la falaise à la recherche de la vire qui mène vers les trois arbres, tandis que j’attends Mathieu.

-« alors, ça grimpe ? »

-« dur… c’est vous qui avez laissé cette corde dynamique dans la cascade ? »

-« quelle corde ? »

-« celle là… »

-« merde alors, il y a du monde qui s’intéresse à nos cascades … Bizarre, ça monte direct sous la flotte et la paroi merdique, ils ont dû passer par dessus comme nous voulons faire… »

-« on fait quoi ? »

-« ben, c’est pas dit qu’ils soient arrivés en haut, faut voir. Au pire, il y a les autres cascades à voir… »

 Et c’est reparti. Nous retrouvons Jean qui finalement a trouvé la vire. C’est raide mais les buis sont là pour nous aider et Jean a toujours le pied aussi léger. Quelques instant plus tard, nous sommes réunis sur une vire étroite, longés sur des buis.

-« y a du gaz ici ! »

                                                                                                                                                                                                                                    Pas large ta vire Jean...

-« ouais c’est superbe, vue imprenable sur Cet Eygun »

Jean part en traversée sur une vingtaine de mètres

et décide de placer un relais : 2 goujons et le tour est joué. En fait nous sommes un peu hauts, les arbres sont en dessous de nous. Jean part en éclaireur en  descendant avec la 30m statique que nous avons, afin de mieux apprécier le chantier. Il se déporte un peu de façon à se rapprocher des cascades qui grondent en dessous.

-« Je vois leur relais, c’est une corde dynamique violette ? » dit –il en gloussant, signe de nervosité chez lui.

-« ouais »

-« bon ben, pour celle là c’est cuit »

10 minutes plus tard, nous sommes à nouveau réunis au relais.

Mais Jean est déjà parti car ça barre en main courante… Superbe ! c’est bien gazeux mais bon, il est chouette cet équipement.

Rapidement nous arrivons à la deuxième cascades : impénétrable.

Mais ça continue, toujours aussi chouette, en traversée, en rappel, au milieu des buis, plein gaz sur de grattons.  Mathieu apprécie moyennement :

-« y ferait nuit, ça serait mieux… »

c'est pour ça que tu garde ta lampe?

Les amarrages sur goujons succèdent aux pitons, les mains-courantes aux petits rappels, parfois faut remonter…

Peu à peu nous faisons notre deuil de cette belle traversée en première dont nous avions rêvés durant l’hiver… Mais bon, c’est la dure loi de la spéléo, et il faut reconnaître que vu le boulot… bravo !

Là y a un truc qui me chiffonnent : il y a deux goujons qu’il était impossible de planter en venant d’où nous arrivons : bizarre. Nous voilà sur une nouvelle résurgence. Celle-ci a carrément été désobée… Impénétrable.

c'est chouette quand même!

10 mètres plus loin nous arrivons au dessus de la vire sur laquelle Greg avait stoppé son escalade en novembre : cinq mètres plus bas. Notre corde est là, mais à coté, il y a celle de nos « suivants qui nous ont précédé » et qui ont donc utilisé un peu notre matos. Ca alors !

                                                                                                                        Toujours assurer...

Quelle coïncidence, ces cascades existent depuis quelques centaines de milliers d’années,  en novembre 2005 nous commençons l’escalade, en avril 2006, c’est fait… par d’autres qui, encore plus étonnant, ont attaqué la paroi à droite aussi, comme nous ! Le merveilleux des probabilités, quand même… c’est beau non ?

TPEA : 5h

Comments

[zang]

C'est curieux cette histoire de coïncidence...
Le Blog donnerait-il des idées à certains petits malins qui nous piqueraient nos idées?
Et la première Cascade "en trou de serrure", ça donne quoi?